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Habillée par Marc Vincent et coiffée, pour les besoins du rôle, d'un « casque-soleil » spécialement conçu et dessiné pour elle par Sabrina aka Sabo, Gaëtane Gaël avait pris part, vers la même époque, aux répétitions – et peut-être aux toutes premières représentations – de La Pyramide, de Copi, créée sur la scène du Palace, point encore devenu le fief attitré (presque ad vitam) de Fabrice Emaer. On sait seulement que, suite à des modifications de dernière minute, son rôle – la princesse puis la reine – finit par échoir à Myriam Mézières, en même temps qu’Andrew More – alors le compagnon en titre de la précitée – se voyait réattribuer celui du jésuite, initialement dévolu au journaliste Michel Cressole. Pas sûr que les représentations y aient gagné au change. Autant dire qu’à ces « fragments de Gaëtane » réunis vaille que vaille par L’@ide-Mémoire au moment de sa disparition manquait un témoignage « première main ».
Nous ne remercierons jamais assez la délicate – et si élégante – Marie-Pierre Pruvot alias Bambi, du témoignage écrit qu’elle nous a spontanément apportés, gageant sans courir le risque de nous tromper que ses mots on ne peut mieux choisis, auront valeur d’article original, en même temps qu’ils permettront à qui les lira de comprendre un peu mieux l’importance cruciale, dans l’histoire de l’Art – cabaret, théâtre, cinéma et littérature confondus – de cette famille d’artistes atypique, curieuse de tout, précurseuse à plus d’un titre et à la pointe des revendications les plus justes.
Ces Amazones poussées sur les pavés de Mai 68, et même, dans certains cas, sur ceux des Fifties finissantes, s’appelaient, aux choix, « Cobra » – devenue post mortem la protagoniste du roman éponyme de Severo Sarduy – ou Gaëtane. Elles s’appellent toujours, fasse la Providence que cela dure longtemps, Galia, Hélène et Jenny, Marie France – dont B’s & B’s attend avec une impatience non dissimulée les prochains album et showcase, l’un et l’autre annoncés pour le printemps 2019 – et Bambi. C’est en tout état cause, après avoir relu, sa magnifique lettre, que nous avons décidé que celle-ci serait la seule et unique signataire du présent hommage à l'amie flamboyante disparue voici bientôt un an.
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Gaëtane Gaël méritait tout un tome qui fourmillerait d’anecdotes, toujours savoureuses, spirituelles, typiques du personnage inoubliable qu'elle était.
La photographie reproduite en accroche a été prise par Christer Strömholm (D.R.) et a servi d’illustration à un portrait de Gaëtane Gaël rédigé – du vivant de l’intéressée – par Hélène Hazera. Toute précision relative à l’ouvrage concerné et ses références éditeur est, naturellement, la bienvenue.
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La beauté est une manière de résister au monde, de tenir devant lui et d'opposer à sa fureur une patience active.
Christian Bobin
La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas.
André Breton